L’obsolescence programmée est une stratégie visant à réduire la durée de vie d’un produit pour augmenter son taux de remplacement et provoquer un nouvel achat prématurément.
« C’est inculquer à l’acheteur le désir de posséder quelque chose d’un peu plus récent, un peu meilleur et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire »
Brooks Stevens, designer industriel américain, 1954.
Ces pratiques des constructeurs mises en place de façon plus ou moins concertée et consciente sont dénoncées par les associations environnementales comme Les Amis de la Terre. Avec les fortes problématiques environnementales et économiques qu’elles posent, les stratégies de croissance des industriels fondées sur une surconsommation sont aujourd’hui fortement remises en cause.
Avec une forte accélération de l’innovation technologique, les produits sont devenus toujours plus performants mais également moins résistants et plus rapidement renouvelés. Les mécanismes impliqués dans cette obsolescence des objets peuvent être techniques (réparabilité, compatibilité avec les avancées technologiques) mais également de l’ordre du psychologique lorsque le consommateur est poussé à acheter un nouveau produit alors que l’ancien fonctionne encore…
+ Les exemples symboliques d’obsolescence programmée
Les exemples d’obsolescence programmée ne manquent pas et la plupart des équipements électroniques et électriques sont concernés. Le cartel Phoebus qui a limité la durée de vie des ampoules à incandescence à 1 000 heures dans les années 1920 est l’un des plus emblématiques. L’entreprise General Motors a quant à elle réussi à détrôner Ford grâce à des voitures plus esthétiques et une multitude de nouveaux modèles. Dernièrement, l’Iphone 5 a également été décrié pour son empreinte environnementale importante et son incompatibilité avec les précédents modèles et accessoires…
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« C’est l’un des plus beaux designs que vous n’avez jamais vu. C’est de loin l’objet le plus précis et le plus beau que nous avons créé jusqu’à maintenant. »
Steve Jobs, lors du lancement de l’iPhone 4, 2010.
+ Les enjeux de l’obsolescence programmée
Imaginée dans la société américaine d’après-guerre, l’obsolescence programmée redevient aujourd’hui un sujet d’actualité avec le déferlement d’équipements numériques et l’émergence de nouvelles problématiques environnementales. Alors que les modèles de téléphones et de télévisions se succèdent, les déchets s’accumulent et les ressources naturelles s’amenuisent.
Dans un contexte économique de crise, l’obsolescence programmée pèse également sur le pouvoir d’achat et concourt à l’appauvrissement des ménages.
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+ Les alternatives émergentes
De nombreuses alternatives émergent pour répondre et réagir à l’obsolescence programmée. Des plateformes d’échanges entre utilisateurs s’organisent autour de la réparation à l’instar du site américain iFixit. En parallèle, de nouveaux modèles économiques fondés sur l’écoconception se développent et les labels environnementauxcommencent à prendre en compte la durée de vie du produit pour informer le consommateur. De plus, des initiatives de législation sont promues, notamment pour allonger la durée de garantie des biens de consommation…
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+ L’histoire de l’obsolescence programmée
L’obsolescence programmée a été défendu pour la première fois en 1932 par l’américain Bernard London qui voyait dans une obsolescence légalement obligatoire un moyen de régler la crise économique de l’époque. La pratique s’est finalement généralisée dans les années 1950, notamment à travers les travaux du designer industriel Brooks Stevens qui a introduit la notion de mode pour les objets du quotidien.
Les notions de cycle d’innovation et de destruction créatrice de Joseph Schumpeter sont également très liées au modèle économique de l’obsolescence programmée…
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+ L’actualité de l’obsolescence programmée
L’obsolescence programmée est revenue au cœur de l’actualité depuis plus d’un an. Alors qu’un rapport de l’ADEME alertait sur la durée de vie des équipements électroniques en juillet 2012, la sortie du nouvel iPhone 5 et une interview de Benoît Hamon, Ministre délégué à la consommation, ont lancé la machine médiatique. Les articles de presse se multiplient sur le sujet et l’économiste Serge Latouche a sorti son dernier ouvrage sur l’obsolescence programmée en octobre 2012…
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« L’obsolescence des appareils est quasiment pensée au départ par les opérateurs pour favoriser le renouvellement. […] Je mettrai en garde et essaierai de lutter contre cette obsolescence programmée dans le domaine du numérique. »
Benoît Hamon, Ministre délégué à l’économie sociale et solidaire et à la consommation, 2012.
+ Les concepts d’obsolescence programmée
Il existe une riche littérature sur l’obsolescence programmée qui se défini selon deux grands types, liée à des innovations aussi bien technologiques que commerciales :
- Obsolescence fonctionnelle : lorsque le produit n’est plus utilisable pour des raisons techniques (composants non réparables ou indémontables, incompatibilité avec les évolutions techniques ou de nouvelles pièces)
- Obsolescence psychologique / de mode : lorsque le produit ne correspond plus aux envies de l’utilisateur (nouvelles fonctionnalités ou esthétique à travers mise sur le marché fréquente de nouveaux modèles)
L’accélération des cycles d’innovation, notamment technologique, et la massification des marchés de biens de consommation jouent un rôle fondamental dans le concept d’obsolescence programmée.
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